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L'Eglise de Sainte Montaine
L’église se compose de deux rectangles successifs, anciennement couvert d’un berceau en bois avec charpente apparente. Les contreforts de la nef, très saillants, et doubles aux angles, placent la construction au XIIe ou XIIIe siècles. Le clocher est porté sur des charpentes intérieures près du pignon central. Un acte de 1489 nous apprend qu’à cette époque, l’église de Sainte Montaine avait besoin de grande réparation. Le clocher devait être refait. Peut être à la suite d’un incendie. C’est donc de cette époque que date le clocher actuel. La porte occidentale est aussi du XVe siècle. Ses ventaux sont ornés de clous d’un travail assez remarquable. La nef était entourée au nord et à l’ouest, d’un porche en bois, analogue à celui de Brinon, mais d’un travail plus soigné et plus fin. Cet appendice, qui sert de halle et de narthex, porte le nom de caquetoire en Sologne. Il remontait au XVIe siècle et fut démoli au cours des années 1918/1919. Le mobilier est très important en nombre et en qualité. On citera parmi les ornements liturgiques du 18e siècle, deux dalmatiques et une étole pastorale du 18e. Une statue de la vierge du 16e et de Saint Germain du 17e.Un tableau du miracle de Sainte Montaine du 17e. Une croix de procession du christ en croix du 17e. |
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Pélerinage de Sainte Montaine Un pèlerinage qui a bien aussi son intérêt est le pèlerinage de Sainte-Montaine. Le lundi de pentecôte, avaient lieu simultanément deux belles fêtes religieuses, le pèlerinage de Sainte-Solange et le pèlerinage de Sainte-Montaine. Il y a mille ans et plus que Sainte Solange est vénérée en Berry, et il y a mille ans et plus que Sainte Solange est vénérée en Sologne. Qu’était Sainte-Montaine ? On ne possède à cet égard que des données générales et surtout on ne peut nettement établir comment sa dévotion à pris naissance en Solgne. Quoiqu’il en soit , nous trouvons le culte de la sainte abbesse établi de toute ancienneté à Sainte-Montaine, ou se trouvait, sans qu’on en rencontre aujourd’hui aucun vestige, une colonie monastique assez importante pour avoir autorité sur la contrée et pour que, notamment ,elle eut le privilège de nommer le curé d’Argent… On y voit un buste en bois, creusé à l’intérieur, ou sont conservées d’importante reliques et recouvert de plaques de métal doré formant le voile monastique, que l’on conserve à l’église paroissiale. La modestie, l’indigence pourrait -on dire, de ce lieu de pèlerinage n’a jamais nui à sa fréquentation annuelle par de nombreux pèlerins solognots. En ce pays pauvre, le pèlerin recherchait peu l’éclat extérieur. La foi, une foi naïve et se perpétuant à travers les siècles, suppléait à tout. Le jeune et zélé curé de Sainte-Montaine a pensé que le temps était venu de faire bénéficier le pèlerinage des améliorations qui ont heureusement transformées la Sologne. Il était bon que la Sainte patronne eu près de sa « Belle Fontaine » un abri un peu plus monumental, que le pèlerinage pris un caractère plus solennel. M. l’Abbé Bonsire se mit à l’œuvre, il provoqua et reçu des adhésions généreuses, et voilà pourquoi, lundi, au nom de Mgr l’Archevêque, M. l’Abbé Béguinot, vicaire général, faisait l’inauguration d’un charment édicule élevé en quelques semaines et abritant désormais, de la façon la plus digne, la statue. Ce sanctuaire était entouré de nombreux pèlerins et nous entendions des cantiques chantés par le Patronage d’Aubigny ou par des chœurs de jeunes filles. La vie catholique du Berry. 19 mai 1894 |
L’Abbé Louis BONSIRE (1862-1943)
L’Abbé Louis Bonsire est mort le 12 janvier dernier à Bellevue, où il était depuis deux ans, pensionnaire pour raison de santé. Il allait avoir 81 ans. C’était un curé berrichon un peu méridional, aimable et gai, plein de verve et d’entrain, au verbe sonore et facile, et qui ne redoutait pas l’hyperbole. Il naquit à La Châtre-L ’Anglin (Indre) le 30 janvier 1862. Il fit des études au petit séminaire de Saint-Gaultier. C’était un bon élève. En ce temps-là, on se pliait mieux à la discipline et on travaillait d’avantage. La mine ascétique et le regard sévère du Supérieur, M Baptiste, maintenaient dans l’ordre et la règle l’élève le plus turbulent. Louis Bonsire était un émule assez sérieux de Ferdinand Clérault, qui était pour tous et en tout un séminariste exemplaire. Ils rentrèrent ensemble au grand séminaire en 1881. Louis Bonsire s’y trouva plus à l’aise avec l’homme éminent et bon qu’était M. Renaudet. Le jeune lévite apprécia tout de suite la direction, le savoir, et l’éloquence de son nouveau Supérieur et il l’aima. Aussi, lorsqu’il fut ordonné prêtre en 1886, on le jugea digne d’un poste de choix. Il fut nommé vicaire à Saint André de Châteauroux. L’Archiprêtre, Monsieur de Quincerot, qui rendait heureux tous ses auxiliaires, su utiliser les talents du nouveau venu. L’Abbé Bonsire était intelligent et actif. Il prêchait bien. Sa parole était élégante, distinguée. Il était estimé et aimé. |
Mgr Guerin régnait encore à Châteauroux. Il continuait la publication de son dictionnaire. Le laborieux prélat mettait à contribution tous les talents du nombreux clergé de la ville. Il récompensait généreusement ses collaborateurs. Sa demeure hospitalière et charmante de l’avenue de Déols leur était toujours ouverte et il leur y procurait, après le labeur, d’agréables loisirs. L’abbé Louis Bonsire ne connut à Châteauroux que des heures ensoleillées. L’heureux vicaire s’en éloigna pour devenir curé de Sainte Montaine. Petite paroisse de la Sologne, à l’extrémité du département du Cher. Il s’accoutuma vite au calme du pays, à ses plaines et à ses étangs, à ses bruyères et à ses bois. Il y vécut tranquille. Son ministère paroissial lui laissait la faculté d’aider ses confrères ; et il leur prêtait volontiers le concours toujours apprécié de ses éloquences. Il lui restait encore assez de liberté pour se livrer à l’étude et aux arts qui lui plaisaient. M. Bonsire passa à Sainte Montaine toute sa vie, cinquante ans. Mgr Izart le nomma doyen honoraire. Mais ses dernières années lui furent pénibles ; sa santé s’affaiblit et les douleurs le torturèrent. La marche lui devenait de plus en plus difficile. Et il avait été si alerte ! Malgré tout, jusqu’au jour ou fléchit sa raison, il conserva son caractère agréable et gai. Il continua d’offrir à tous une hospitalité charmante, et , le jour de son grand pèlerinage, il semblait retrouver un regain de jeunesse. Sainte Montaine le protégeait. Il était bon. Sa Sainte préférée lui a gardé près d’elle une place au paradis. |
La vie catholique du Berry. 5 juin 1943
F. Breton
Après 6 années de fermeture pour restauration, la messe du pèlerinage de la pentecôte 2023 était la première messe célébrée par le Père Jean Christophe Carpentier, curé de la paroisse, à Sainte Montaine. Le Père Eric Vinçon, Vicaire Général, a présenté aux fidèles un parchemin datant de 1489, signé de l’Archevêque de Bourges, autorisant la reconstruction du clocher de l’Eglise.
La messe fut concélébrée par le père Vinçon, le père Carpentier et le père Quessard, ancien curé de la paroisse. |